Réunion du 27/04/2010
Extrait de la délibération du Conseil Municipal du 7 janvier 1872 :
….M. le Président expose que
M. le capitaine de Gendarmerie est venu trouver l’administration pour lui faire
tenir que le bail des bâtiments affectés au logement des hommes de la brigade de Grenade allait expirer et ne
pouvait être renouvelé vu l’insuffisance d’emplacement.
Avant de se livrer à la
recherche de baux propres au logement de ses hommes, cet officier a bien voulu faire
cette communication officieuse pour que la ville pût, s’il lui était possible,
bénéficier de la rétribution accordée à la personne qui loge les gendarmes.
Ensuite, il lui fut répondu que sa proposition serait transmise au Conseil
Municipal et qu’on lui ferait connaître la délibération.
Pour donner tout le jour
nécessaire à cette question, M. le Maire a demandé à M. le brigadier de Grenade
une note qui renfermerait tout ce qui est indispensable à chaque gendarme pour
son logement.
Il faut pour une caserne
composée de 7 hommes, savoir :
1)
Une cuisine et une chambre pour chaque homme,
sauf le logement du chef de brigade qui doit être composé de deux chambres et
d’une cuisine,
2)
Chaque cuisine doit être pourvue d’un grand
placard,
3)
Chaque chambre doit être garnie d’un râtelier
d’armes et d’une cheminée,
4)
Un bureau,
5)
Chaque logement doit avoir un cabinet de
décharges,
6)
Une buanderie pour que les ménages puissent
faire la lessive,
7)
Lieux d’aisance pour les hommes et pour les
femmes,
8)
Une salle de police et une sellerie,
9)
Une cave pour chaque homme avec un bûcher,
10) Une écurie avec 7 intervalles. Un magasin à
fourrage assez grand et un magasin à avoine,
11) Une
pompe intarissable,
12) Un
jardin.
Cela dit, M. le Président propose de placer la caserne dans la salle d’école. Les chambres se trouveraient dans la salle du haut et en bas ; les séparations des appartements seraient faites avec des cloisons. Les écuries seraient situées derrière la salle d’école, sur l’ancien emplacement de la chapelle.
Le Conseil n’a pas goûté cette proposition ; les réparations que nécessiterait la restauration de ce local seraient trop dispendieuses et sans solidité ; de plus il faudrait louer un établissement pour l’école communale, ce qui diminuerait d’autant l’allocation reçue pour la caserne.
M. Ucay saisit le Conseil de la proposition suivante : Il cède à la ville de Grenade un vaste emplacement avec maison, granges et écuries, situé au quartier dit de Ferma. La commune pourrait, à peu de frais, rendre logeables les bâtiments qui existent. Quant aux écuries, elles sont déjà en état de recevoir des chevaux. Comme paiement M. Ucay ne voulant effectuer aucun bénéfice, ne réclame que le prix que lui a coûté l’immeuble. En outre, la ville pourrait se réserver la faculté d’éteindre la dette par annuités.
M. le Maire au nom du Conseil, remercie M. Ucay de son offre gracieuse qui serait parfaitement acceptable si l’on n’avait d’autres idées.
En effet plusieurs opinions sont émises. Toutes, quoique se rattachant à la question, laissent entrevoir pour l’avenir des projets qui sont de nature à entraîner la commune dans des dépenses considérables.
Il est urgent pourtant de donner une solution à cette affaire. Déjà plusieurs membres expriment la crainte de voir les agents de la sûreté publique se retirer de Grenade, si la municipalité ne prend pas des mesures pour les loger ; d’autres au contraire, trouvent ces appréhensions sans fondements. Ils s’appuient sur l’importance de la localité. On ne pourrait, d’après ces derniers, laisser une aussi grande agglomération de personnes sans surveillance.
Malgré la diversité des opinions, la majorité du Conseil paraît se rattacher à l’idée suivante : Dans l’un des carrés de terrain situés à la porte de Toulouse, il serait construit une caserne de gendarmerie renfermant au delà ce qui est exposé dans la note rapportée au présent procès-verbal. L’emplacement, en effet, est très propice pour cette construction. Resterait à savoir quelles sont les ressources de la Commune pour la réalisation de ce projet.
Avant d’en arriver aux conclusions, M. de Latour conseille d’agir avec circonspection, aussi propose-t-il d’engager la Gendarmerie à chercher elle-même dans Grenade des locaux propres à son logement. Si elle ne peut réussir à en trouver, il la prie de vouloir s’adresser à nouveau à la ville. Cette motion sourit au Conseil Municipal tout entier qui délibère ce qui suit : C’est avec regret qu’il est reconnu que l’on ne peut se permettre de loger la gendarmerie dans les bâtiments de la Mairie ; les réparations que l’on pourrait effectuer seraient de nature à compromettre la solidité de l’édifice. Aussi est-il décidé de faire savoir à qui de droit le résultat de la séance pour que les gendarmes eux-mêmes puissent se livrer aux recherches nécessaires pour assurer leur logement. Dans le cas où ils ne trouveraient pas des locaux convenables à Grenade le Conseil Municipal serait heureux d’en être averti. Il fera alors tout son possible pour procurer un logement à la gendarmerie.
Ainsi délibéré à Grenade les jour, mois et an que dessus.